Textes de Fondane N° 2
Art poétique (extraits de Rimbaud le voyou, 1933)
Benjamin FondaneLa poésie
Ouvrons les yeux: la poésie est un besoin. et non une jouissance, un acte et non un délassement: le poète affirme, la poésie est une affirmation de réalite. Quand nous écoutons une oeuvre d'art, nous ne contemplons pas, ni ne jouissons, nous redressons un équilibre tordu, nous affirmons ce que tout le long de la journée nous avons nié honteusement : la pleine réalité de nos actes-, de notre espoir, de notre liberté, l' obscure certitude que l'existence a un sens, un axe, un répondant. Les ignorants n'ont pas un besoin excessif de 1'art; l'homme qui croit à son existence n'a pas un besoin excessif de l'art, mais le docte qui sait que rien n'est réel autour de lui, ni en lui, que seule existe la réalite rugueuse des lois et des essences idéales, celui-là a un besoin éperdu d'art, il se jette dessus, comme un scorbuteux se jette sur les salades fraîches qui lui apportent des vitamines. Sa durée est à ce prix: et qu'importe si, par hypocrisie, ou par veulerie, il continue à tenir le rugueux pour réel, et l'art pour une illusion.
Il a le droit d 'ignorer, lui, la souffrance atroce qui joue derrière les mélodies de Mozart, la misère intolérable dont Baudelaire tire sa matière d'ange, la lutte inhumaine et tragique que le poète mène contre soi-même, pour en retirer une minime et éclatante parcelle d' être. Mais le poète, lui, doit accepter les affres de sa maternité; il doit tous les jours arracher à la réalité, les quelques litres d' air dont l' existence ne saurait se passer. II doit, au prix de sa vie et de sa réputation, sécréter tous les jours la dose d' affirmation dont l' humanité a besoin pour vivre.
Ainsi va le monde. Il interprète ce qu'on lui dit , mais n'écoute jamais. Il ne veut se rendre à l'évidence que la fonction poétique est irréductible, inexhaustible, et , tout en communiant chaque jour de cette hostie, par quoi il se fortifie du sang et de la chair de la vie, il se range du côté des ennemis de la poésie et se prosterne devant le veau d ' or, de la réalité rugueuse. Ainsi va le monde. Chaque fois que nous disons: pain, devoir, travail, progrès, horreurs légitimes et saintes de l'existence, la voix du poète -voyant ou ange - nous apporte par les soupiraux ouverts le vieux refrain : j ai longtemps habité sous de vastes portiques. Contemporaine de notre vérite rationnelle, il y aura toujours dans le monde une sorte étrange de vérité qui en prendra le contre-pied. Je vois d'ici le fou risible qui serait tenté, non de la croire sur parole, mais de réfléchir un instant sur le problème même qu'elle nous propose : la possibilité de la poésie comme vérité (et je dis "vérité" bien que ce soit plus et mieux que de la vérité, autre chose, comme si le mot vérité lui-même n'avait aucun sens précis). Après tout, se dira-t-il, il se peut que l'on meure héroïquemenr sur les barricades pour des choses fausses, que l'idéal soit une illusion et le réel rugueux un mensonge, il se peut aussi que la mort ne soit pas la mort, mais la vie, comme le disait Euripide - un poète ! - et que, par contre il soit vrai, d'une vérité qui ne se prouve pas, mais tout aussi certaine, que nous avons longtemps habité sous de vastes portiques. J'ai dit: il se peut; je crois même avoir dit, par précaution, que c'était là une réflexion de fou. Mais le fait est: nous tenons le réel de l'intellect pour solide, vrai et immuable; la poésie le tient pour faux, menteur et répugnant; nous tenons l' expérience poétique pour un luxe; la poésie se tient pour un acte vital et nécessaire.
J' ai dit nous, parce que nous parlons tous aujourd 'hui comme les philosophes, parce que nous nous croyons tous issus de la cuisse même de l'Esprit. Car, entre nous, qu'est-ce que ça nous fait, à nous, que le poète chante l'odeur des foins et des étoiles, au lieu de sacrifier sur l'autel de la connaissance et du devoir ? II se peut même que nous préférions l'entendre chanter sa propre joie, et ce qui lui passe par la tête, et qu'il ait l'air maigre du fantôme - à la vérité, on dirait que ça nous fait du bien, qu'il nous soulage d'un je ne sais pas quoi, et que cela soit très important, bien que ça ait l'air si futile! Mais l'Esprit, non, il ne pense pas comme nous; ce n'est pas qu'il tienne à tout prix à ce que le poète soit utile, on meure sur les barricades, ou crève de faim, ou encore se mêle de science et de connaissance. Ce qu'il veut c'est que la conscience du poète soit empoisonnée par les horreurs de l'existence, que le poète redescende au niveau des autres hommes, qu'il cesse, par sa liberté et sa mélancolie d'ange, de gifler le visage morne, cancéreux et résigné de l' Esprit. Que le poète se soumette ! c'est cela même, qu 'il apprenne ses limites, les limites de l'homme et de l'existence, qu 'il cesse de bavarder bêtement sur des passés et des avenirs, de promettre joie, pureté et paresse - et de nous laisser croire qu'un dieu se sert de sa bouche - un dieu, voyez-vous ça ! II n 'y a, face à nous, que le réel rugueux à étreindre - devant nous: l' impossible, l'inexorable, la nécessité; au-dedans de nous : l'impuissance et la résignation. Nous sommes dans un cul-de-sac, et nul ne peut nous en tirer: voila ce que crie l'Esprit. Et tout le monde d'applaudir, comme si c'était là une chose sublime, sacrée, plus encore: adorable. Et le Je du poète de faire chorus, à présent. . . Mais au-dedans de lui indompté, le dybuk, l'Autre, comme s'il n'avait pas pour voir les yeux de l'Esprit, mais de simples yeux humains, ne se laisse pas prendre au piège et hurle à tue-tête: J' ai longtemps habité. . .
Je vous le demande: peut-il y avoir vérité, morale, et un réel rugueux, solidement assuré d 'une durée éternelle tant que, sur terre, il y aura des hommes qui entendront des voix ?
(Faux traité d'esthétique, 1938)
Le poète
Le propre de l'homme naturel, de l'homme vulgaire, c' est de trouver dans la vie de quoi s'accommoder à la vie. II est vrai que le processus du vivre, comporte une assez sensible production de néant. Toute vie humaine fabrique du néant et plus l'homme monte dans l'échelle des valeurs, plus il prend conscience de lui-même, plus sa production de néant s'accroît.
Le problème vital qui se pose à tout être est celui-ci : comment se défaire de ce néant que je secrète, afin qu' il ne finisse pas par me tuer? II ne faut pas croire ce problème insoluble: la plupart des gens trouvent assez aisément la solution; de là, dans toute société humaine, la sanctification du travail. Aux esprits les plus difficiles, l'ambition, la volonté de puissance, la recherche scientifique, la débauche. Voire 1'héroïsme et la sainteté, procurent les mêmes resultats. Quant au poète, il a justement la faculté d'écrire : je veux dire tirer de lui les énormes paquets de néant qui l'encombrent et les amener au langage, leur donner une forme. Ce qui fait que le poète paraît un homme satisfait et non ce qu'il est d'habitude : un malheureux, c'est que nous arrêtons notre vue sur la forme qu'il a donnée à ce néant, qui est sa guérison spécifique, et non son énorme écoulement de néant, qui est sa blessure spécifique.
L'opération poétique est une thérapie de premier ordre : elle protège le poète contre son propre néant, mais elle l'empêche aussi de courir le risque de la rencontre, du corps-à-corps, le risque de toucher à la vérité qu'il pressent, qu'il chante, mais qu'il n'épouse pas. La supériorité du poète sur l'homme normal vient de ceci: qu 'il ne se fuit pas entièrement; il ne se guérit pas avec l'autre , mais avec le même, c'est de son propre néant qu'il fait sa poésie; de là l'évidence du néant sur lequel il porte témoignage : de là aussi la nostalgie, de ce dont on a trop vite guéri; il n'est quelque chose que pendant son travail; il n'est un héros que pendant son inspiration, tout lui fait croire à cet instant qu'il sera porté aux extrêmes de son acte, un moment après, il en revient. Cela a été. Le Je qui était un autre redevient le je cartésien. Au héros succède le poltron, le lâche. Jusqu'à nouvelle inspiration. Tel est le cycle poétique : tel est son conditionnement métaphysique.
Rares sont les hommes qui ne veulent ou ne peuvent se défaire de leur néant, et s'évertuent à le surmonter. Ils courent à la victoire ou à l'échec : mais en général. victoire et échec dans ce domaine, demeurent anonymes; la recherche, ni la bataille n'ont eu lieu dans la zone du général; leur action n'est pas transparente au social, n'est pas déductible à l'intelligence; victoire, échec, ne deviennent sensibles que lorsque la bataille spirituelle a eu lieu dans un domaine public de l'agir humain, lorsqu'on a vaincu : ou lorsqu'on est tombé hors de soi, quelque part. La précautionneuse et prudente nature n'aime pas d'habitude nous mettre en face des résultats de ses opérations: les séries causales ne s'encrecroisent jamais; elle ne doue jamais un homme voué à la recherche, de techniques qui sont spécifiques au renoncement. Elle évite avec succès la publicité de l'arbitraire, ou du miracle, ou encore du paradoxe: le poltron ne pousse pas souvent sur un cerisier; mais enfin, il
n'est précaution qui, à la longue, ne connaisse une défaillance. On dirait qu'il s'agit là de la volonté délibérée d'une exception qui confirmât. qui posât, la règle. C'est alors que la providence met au monde un tempérament métaphysique doublé d'un poète, c'est-à-dire situé quelque part; et alors le chercheur se voit aux prises avec un instrument forgé pour obtenir le fini; il cherche une issue et ne trouve qu'une cloison: c'est cette recherche d'issues, qui donne à la poésie de Rimbaud ces rebondissements, ces sauts apparents ces ruptures; à l'intérieur du poème. un poète se trouve, qui a hâte de prolonger indéfiniment le moment de la création, le moment de la recherche, de la puissance; il essaie furieusement d'éviter l'arrêt, le moment du poème. Or, le poème ne se peut briser tout seul; le poète n'a aucun pouvoir sur lui; ce n'est pas le poème qui est dans les mains du poète, mais le poète dans les mains de son poème; l'échec des surréalistes est là tout entier, de leur plume désespérée et qui niait la poésie, il est sorti de la poésie. Autre chose que le poème, par contre, le peut briser. C'est ainsi que l'autre en Rimbaud brisa le poème et il fut projeté hors de lui.
Il tomba de la poésie dans le réel. On ne se relève pas de ces fractures-là. Mais l'échec ayant eu lieu dans un lieu public, dans le domaine de l'intelligible, il a été vu. Il a cessé d'être un rapport obscur, impondérable, immatériel, un rapport personnel et secret entre l'homme et l'inconnu; il est devenu un fait historique, un événement à cheval sur l'histoire de la poésie et cette absence d'histoire qu'est l'Inconnu, Il est un pont entre nous et l'autre chose.
(Rimbaud le voyou, 1933)
Le cri
Excellent le procédé dialectique de Croce. qui définit l'art, en l'absence de données précises, par ce qu'il n'est pas.Ainsi, dans la définition de Kierkegaard, si l'art est peut-être bien les lèvres qui transforment les soupirs et les cris en une musique harmonieuse , ce qui est certain c'est qu'il n'est ni le soupir ni le cri. Son impuissance est totale à exprimer les essences, les actions immédiates. Si, comme le pense le Zohar (Livre de la Lumière ), crier (simples cris, sans articulation de paroles) est supérieur à toute prière et si les cris de l'homme exercent une grande influence et dans ce monde et dans le monde futur, s'ils triomphent de la rigueur céleste, en ce cas, dans l'ordre métaphysique, la prière ne vient qu'après le cri, et la poésie que bien apres la prière. Agir, obtenir, rompre, n'est pas son fait. Rien ne lui est plus contraire que les grands bouleversements, l' action déchaînée, les ambitions démesurées : ce sont là thèmes de conflit entre ce qui est et ce qui sera. Or, la poésie ne surgit qu'une fois le conflit apaisé, maté: ressouvenir. nostalgie, soupape de sureté, bain dans une liberté totale, perte de soi, résurrection - une émotion dont on se souvient dans le calme, comme le dit, un peu platement, Wordsworth. De là , action médiate, emploi de grands mots, éloquence, ignorance. impression de bêtise. Le cri est un essai de modifier le réel: il provoque le miracle. La poésie est, par contre (résignation passionnée ou révolte intégrale) acceptation de l' actuel, caractérisé par ce qui le veut modifier : elle affirme donc le miracle: que le cri s'empare de la poésie non en tant que ressouvenir, mais en tant qu' action - elle se brise.
Mais, me dit-on, même le cri pur, celui de Job, celui du psalmiste, qu'est-ce sinon de la plus haute poésie : je le veux bien, mais je distingue le cri de Job, du psalmiste, le cri vrai , véritablemcnt crié à Dieu, du cri postérieurement enregistré dans le poème, du cri raconté, dont on se souvient. Sans doute. cette trajectoire permet- elle au poète de recueillir le cri au passage, comme un événemcnt considérable, une matière poétique de premier ordre. Qu'un Rimbaud, se méprenant sur son rôle, veuille non seulemcnt se ressouvenir de son cri - ce qui lui arrive fréquemment, et qui fait qu'il est un grand poète (voir le poème Vertige qui finit par l'avouer: Ce n'est rien j'y suis, j'y suis toujours)- mais qu'il veuille crier dans la poésie même, faire coïncider inspiration et cri, cela pose la question de 1'essence même du lyrisme et définit ses limites, son impuissance à modifier le réel, à forcer la rigueur, etc.Après cela il ne restait à Rimbaud qu'à briser l'instrument ou qu'à l'abandonner .
J'insiste une fois de plus sur le fait qu'il nous est impossible de savoir ce que la poésie est, bien qu'il nous semble qu'elle soit beaucoup. Nous n'essayons nullement de la vider de toute substance éthique ou métaphysique -la poésie de Rimbaud est un témoignage formel des cimes qu 'elle atteint quand son expression porte sur ces réalités immenses. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger: l'homme entier ne lui est pas de trop. Mais tout acte qui tend à modifier le réel, s'il est excellent sujet et merveilleux stimulant de poésie, ne peut être néanmoins identique à l'action poétique. C'est pourquoi les termes par lesquels nous caractérisons Rimbaud: tempérament métaphysique, nous semblent absolument impropres. On pourrait croire quc nous entendons par là un caractère contemplatif, quand il s'agit, par contre, d'un caractère combatif pour qui tout acte qui ne traduit pas en termes d'action la révolte contre le donné, la volonté de détruire, n'est qu'inutile, superflu et absurde, cet acte engendrerait-il le plus beau poème du monde. Il en veut, mon esprit, écrivait Rimbaud.
(Rimbaud le voyou, 1933)
Le voyant
… La voyance étant obtenue au prix de toute la foi, de toute la force surhumaine, qui m'assure, Rimbaud l'ayant eue, qu'elle n'ait pas été refusée à Breton ? Et que, ce que l'un a découvert au prix de sa propre folie, le second pourra l'acquérir froidement - je veux dire automatiquement ? La légèreté, sinon la mauvaise foi, du disciple, nous empêchera-t-elle de pousser l'investigation plus loin, de toucher au tabou, de vérifier si Rimbaud lui-même, dont la bonne foi n' est heureusement pas en cause, est arrivé, lui le premier, à déboucher sur l'Inconnu, si son expérience n'a d'analogie avec aucune autre et si, par hasard, cette étude comparée ne nous livrerait pas la clef de celle du Voyant ?
Jamais, peut-être, depuis les cabalistes - prophètes, fous et faux-messies- une action pareille à celle tentée par Rimbaud avec sa theorie du Voyant n'eut plus haute signification. Se servir du réel et de la Raison - du réel et de la Raison de Dieu - du réel et du Dieu raisonnables (platoniciens, augustiniens) - afin de s'emparer de l'Inconnu par un coup de force, avec le concours inconditionné de tout ce qui, folie, souffrance, abstinence, macération, drogue, ivresse, est susceptible d'agrandir les pouvoirs de l 'homme, au point d'arriver à obliger le baiser divin à venir se poser sur leur bouche, cabalistes et Rimbaud ont merveilleusement été d'accord. Selon les premiers, ne fallait -il donc pas lire la Bible , comme Rimbaud voulait qu'on lût sa Saison en Enfer: littéralement et dans tous les sens ? De cette action, il est inutile de chercher les racines dans la seule foi: du moins, cette foi ressemble-t-elle peu à celle de la Bible .
Les cabalistes et Rimbaud utilisent la raison à chaud, tout comme les sciences et la théologie 1'utilisent à froid : c'est la la seule différence.Mais c'est toujours de la raison qu'il retourne, cette raison qui, sans sortir d'elle-même, voudrait s'incorporer ce qui est étranger à son essence et faire main basse sur ce qui est hors de son pouvoir.
Ne pouvant - par définition - être ce qu'elle n' est pas, elle se met en état d'ébullition, dérègle son propre mécanisme, travaille à devenir déraison. Il ne faut, dans cette sorte d'opération, tenir compte que de la valeur de l'événement, la plus haute présomption humaine pensant pouvoir résoudre par elle-même et toute seule, par tous les moyens, intégralement , problème de la destinée de l'homme. Par l'obtention du don prophétique - la voyance - et par leur incarnation en messies, la plupart des cabalistes, bien que partis pour rejoindre Dieu, ne faisaient en somme, que l'éconduire, annuler sa liberté d'action, son immixion arbitraire dans la trame exacte, mathématique, des événements. Par tous les moyens! Rimbaud déjà s'en rend compte puisque, pour faire part de sa théorie à un ami éprouvé , il débute par ces mots : " Je m'encrapule de plus en plus". De même les pratiques des cabalistes, faiseurs d'or, alchimistes, faux prophètes, furent toujours considérées, tant par l'orthodoxie juive que par les foules superstitieuses. comme des actions manifestement crapuleuses.
Avoir tenté ce coup de force, avoir tout misé sur cette carte, tout risqué (puisqu'il a conscience d'y avoir joué son salut, sa part d'éternité) et être revenu sur terre, le cerveau lourd, la conscience humiliée, les sens stupéfaits, les mains vides, tout le drame de Rimbaud est là. Furieux, il dénoncera ses pratiques, livrera le mécanisme de sa présomption et de sa chute, quittera 1'écriture, fera voeu de silence: "plus de mots", et se retrouvera face à face avec le problème ancien, dont il pose à nouveau les termes insolubles dans sa Saison en Enfer: il n 'y a que le moi (c' est-à-dire Rimbaud) et Dieu: l'Univers n' est qu'un décor: "La vraie vie est absente.."
La tentative de Rimbaud se ramène donc en fin de compte à une catastrophe morale: la théorie du Voyant fut sa tour de Babel.
(Rimbaud le voyou, 1933)