Oeuvres de Benjamin Fondane
- Présentation
- Du même auteur
Publié en 1945 dans le volume collectif L'Existence chez Gallimard. Réédité en 1989 aux éditions du Rocher (Monaco).
Lorsque, en 1943, Jean Grenier décida de publier un volume collectif réunissant des essais sur les diverses tendances de la pensée existentielle, il s'adressa aux représentants de la philosophie institutionnelle comme E. Gilson ou L. Lavelle, mais aussi à Camus et à Fondane.
Le texte de Fondane peut-être considéré comme son testament philosophique. Il fut remis à Grenier début mars 1944, quelques jours avant son arrestation. Fondane y affronte la nouvelle pensée existentielle, répondant à Camus, à Sartre, à Heidegger. Comment bâtir une philosophie sur le sable mouvant du subjectif, comment tenter un dialogue avec les autres?(Si Chestov a hérité la question de Nietzsche, de Kierkegaard, de Dostoïevski, il l'a transmise à Fondane, à Camus, à Cioran).
Se réclamant de Chestov, de Kierkegaard, de Kafka, Fondane tente de situer sa pensée : " Enigmatique philosophie!qui n'abandonne pas l'existant sans défense devant les hussards, sabre au clair, de l'Histoire".
"Tu es réservé pour un grand Lundi !- Bien parlé, mais le Dimanche ne finira jamais" peut-on lire dans le Journal de Kafka. L'existant apprend que sa liberté est refus – refus à tout ce qui tend à l'enfermer dans sa propre immanence et ne lui offre que de fausses issues : il lui incombe de rompre le "pouvoir magique du Dimanche de l'Histoire".